samedi 1 octobre 2016

Immersions dans le Golfe d'Amour

Un ciel au beau fixe, une mer calme, un accueil et une humeur générale propices à la détente, telles étaient les conditions à notre arrivée à La Madrague (celle de Saint-Cyr sur Mer et non celle de B.B. que j'étais heureux de ne pas croiser finalement).

Avec notre club, le Glaucos, nous avons réalisé 6 plongées grâce à l'infrastructure d'Azur Plongée. Ce centre présente divers avantages : peu de marche pour rejoindre le bateau (le centre est dans le port), gonflage Nitrox, O2, 300 bars, avec pour la possibilité pour les teks de concevoir des mélanges plus "exotiques" (trimix etc.)

A l'arrivée le premier jour, l'espace devant le centre est bondé (il y a 3 groupes de plongeurs différents) mais tout est organisé par Véronique (la gestionnaire du centre) qui ne se laisse pas démonter par les demandes diverses qui affluent de tous les côtés. Pas de souci pour nos 12 plongeurs au milieu du lot, tout est prévu (hormis l'une ou l'autre bouteille encore à gonfler ou oubliée dans l'aventure... cela nous rappelle la nécessité de vérifier son bloc avant de le monter).

Nous embarquons sur leur semi-rigide (24 places) propulsé par 2 moteurs 225cv (mazette, ça décoifferait un chauve quand le skipper tape les gaz à fond !) pour rejoindre les sites de plongées qui se trouvent dans le Golfe et autour de l'Ile Verte.

Notre programme a été le suivant.

Premier jour

Pain de sucre (voir vidéo) et "balise" (une bouée cardinale en béton signalant l'Ile Verte).

En chemin vers la première plongée du séjour, un plongeur repère une douzaine de dauphins qui se déplacent au bord du Golfe. Notre pilote les rejoint rapidement et nous les accompagnons pendant une dizaine de minutes. Ce séjour commence fort ! c'est un instant rare que nous avons vécu. Tout monde a déjà le sourire sur le bateau et pour tous, la journée est déjà réussie.

Le Pain de Sucre et la Balise sont des plongées sur des "secs" (des imposant rochers qu'on appelle aussi "patates") qui descendent à une quarantaine de mètres, on y trouve de magnifiques gorgones bleues très bien préservées, des sars tambours, un énorme banc de daurades, des rougets, des mérous, murènes, des langoustes et des labres en tous genres.

Le plus remarquable en plongée est la visibilité : je lève la tête à plus de 35m et je vois carrément l'eau nettement clapoter sous le soleil en surface. Des conditions parfaites donc.



Deuxième jour

Visite de l'épave du P38 (voir vidéo) et Petit Moure & Grand Moure (tombants à max. 36m pour notre plongée mais ça descend à 45-50m)

L'épave du P38 d'abord. Mon binôme et moi, nous la convoitons depuis 2014 (nous étions venus pour y plonger cette année-là mais les conditions météo nous avaient empêchés de la faire)... Finalement, la patience a été récompensée puisque nous la découvrons dans des conditions idéales : aucun courant, une température au fond (39m) de 20°C et une visibilité qui dépasse les 30m !

En surface, le pilote nous briefe, il nous explique qu'il va larguer les plongeurs au fur et à mesure, les premiers plongeurs prêts peuvent se préparer à sauter à l'eau... Coup de bol, je suis prêt (d'habitude je suis plutôt du genre lent mais là, j'étais au taquet), mon binôme aussi : nous plongeons donc les premiers et amorçons notre descente à la bouée signalant l'épave.

La descente est magique, nous avons l'impression de planer, l'épave est visible dès les 10 premiers mètres passés et nous venons lentement nous poser près du fuselage central de l'appareil, échoué sur le fond de 40m à l'envers (les roues sont rentrées mais les volets sont ouverts, les pneus sont toujours là). Les hélices sont toujours en place (même si le moteur droit s'est détaché en coulant pour venir se poser à proximité du moteur gauche). Les mitrailleuses tendent encore leurs canons vers l'horizon depuis le nez de l'appareil.

Cet avion de chasse (Lockheed P58 Lightning de l'US Navy) a été abattu en combat aérien durant la seconde guerre mondiale par l'armée allemande. C'est donc une épave chargée d'histoire que nous visitons.

Nous commençons à visiter l'épave et je suis aux anges : elles pleine de vie. Je suis d'abord accueilli par une mostelle, puis j'y découvre une, deux et puis trois murènes. De même avec les rascasses et les langoustes : ils ont colonisé l'appareil. Sur l'une des ailes, des rougets sont alignés en rang d'oignons. En scrutant sous le fuselage, je découvre une galathée colorée.

Nous aurons ainsi l'épave "rien que pour nous" pendant 10 minutes avant de voir les autres plongeurs arriver... Nous décidons de faire un tour large de l'appareil pour avoir un meilleur panorama de l'épave et après une vingtaine de minutes au fond, nous amorçons la remontée. Je ne vous dis pas la banane que nous avions au palier, nous nous réjouissions de remonter sur la bateau pour partager nos impressions. Bref, une plongée largement à la hauteur de nos attentes.


L'après-midi est à l'image de cette première plongée. Elle sera, quant à elle, plutôt vertigineuse.

Nous découvrons deux tombants (rupture brutale dans le relief qui forme des falaises sous-marines) : le Petit Moure et le Grand Moure. En toute logique, le Grand Moure en est le plus majestueux.

L'excellente visibilité et l'absence de courant nous permet de vivre ce qui se rapproche d'un "base jump" de 15m à 36m... Arrivés au bord du tombant, nous nous laissons descendre avec cette impression de voler le long d'un gigantesque mur rempli de gorgones bleues majestueuses, d'éponges et de coraux rouges. Nous y découvrons une murène en pleine eau, d'autres murènes plus farouches, une énorme mostelle, ainsi que des mérous en balade. Nous effectuons la balade en remontée douce puis vers le retour, nous visitons le Petit Moure. Nous terminerons une plongée de 56 minutes après avoir largement dépassé notre temps requis de palier : nous n'avons pas envie de remonter, bercés par l'immensité du bleu, en vol avec les nuées de poissons qui nous entourent à perte de vue. Et les copains qui nous rejoignent au fur et à mesure font de même... c'est un beau moment partagé en groupe.

Troisième jour 


Les Roustauds le matin (max. 36m) et la Pointe Fauconnière l'après-midi (voir vidéo - max. 21m en "grattant" mais ce n'est pas l'intérêt de la plongée).

Le matin, nous visitons les Roustauds, un sec qui descend à 40m. Le relief est à nouveau rempli de gorgones bleues. Nous y surprenons d'énormes mérous, des murènes et un beau barracuda en levant la tête.

L'après-midi, dernière plongée sur la Pointe Fauconnière à l'est du golfe, un site "light" mais intéressant pour le relief côtier, la présence de tunnels et d'une belle grotte. Nous n'avons absolument pas envie de remonter et nous ferons ainsi durer la plongée 76 minutes, juste parce que le pilote a demandé d'avoir encore 50 bars dans la bouteille sinon nous y aurions bien encore traîné un peu :-)



Je n'avais jamais connu des conditions de plongée pareilles, que ce soit aux en Zélande, aux Canaries ou en Méditerranée... Nous sommes plutôt coutumiers de la présence de courant et/ou d'une visibilité moyenne mais les deux paramètres positivement réunis, l'excellente visi et la mer d'huile, qu'est-ce que c'était bien !

Photo: Françoise Kempeners

2 commentaires:

  1. Compte-rendu digne d'un journaliste sportif! T'as juste oublié les super apéros.

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